Auteur/autrice : psjura

  • La formation en apprentissage – une voie royale pour apprendre les gestes professionnels d’un métier et trouver rapidement un emploi

    La formation en apprentissage – une voie royale pour apprendre les gestes professionnels d’un métier et trouver rapidement un emploi

    En Région Bourgogne-Franche-Comté comme dans toute la France, la réforme de l’apprentissage qui date de 2019 a profondément bouleversé ce secteur. Nous sommes passés de 300.000 apprentis en 2019 à 1M€ en 2024. Dans notre région, on compte 34000 apprentis.

    Cette accélération de l’apprentissage s’explique par la libéralisation du secteur, la fin de la compétence des régions en la matière pour la transférer aux branches professionnelles qui financent une partie de la formation et aussi avec des aides à chaque contrat d’apprentissage de l’Etat pour les employeurs.

    En tant que Vice-Président de la région en charge de l’apprentissage, je ne peux que saluer le propulsion de la formation par apprentissage mais j’émets quelques réserves :

    – explosion de la dépense publique qui fiance des contrats dans tous les secteurs, y compris là où il n’y a pas de gestes à apprendre, là où il n’y a pas de relais d’apprentissage par un maître expérimenté

    – pas de vision stratégique de l’apprentissage dans les secteurs jugés prioritaires : bâtiments, formations sanitaires et sociales, artisanat… alors que les besoins sont évidents.

    – création d’une concurrence entre organismes de formation public et privé. Dans notre région, on est passé de 55 à 170 centres de formation en 5 ans !!! Une concurrence qui n’encourage pas la qualité des plateaux techniques de formation et qui concentre ce type de formation vers les pôles urbains car plus rémunérateurs pour les nouveaux opérateurs privés

    J’ai souhaité visiter à Dijon l’école des métiers qui est une initiative historique de la CCI côte d’or, avec 50 ans d’existence pour former 1500 jeunes en apprentissage chaque année dans les métiers de fleuriste, carrossier, mécanique, optique, restauration, sommellerie… une école sans actionnaire, sans dividende ou tous les excédents sont réinvestis dans l’amélioration des plateaux pédagogiques.

    La région investit plusieurs millions d’euros dans la modernisation de ce site pour l’avenir de nos jeunes et des entreprises qui recrutent.

    Voilà ma vision de la formation, la qualité pédagogique, tournée vers les jeunes et non les actionnaires, surtout quand elle bénéficie de fond public !

  • La Région Bourgogne-Franche-Comté compte 118 unités de restauration collective parmi ses 128 lycées publics

    La Région Bourgogne-Franche-Comté compte 118 unités de restauration collective parmi ses 128 lycées publics

    Cela représente, chaque année, 10 millions de repas servis à 52.000 demi-pensionnaires et quelques milliers d’internes, grâce au talent des agents cuisiniers du Conseil régional et de leurs équipes respectives, qui travaillent dans nos lycées.

    Pour la Présidente de région, il s’agissait de sa dernière conférence de presse en public, et nous avons fixé un double objectif pour nos lycées :

    • augmenter le nombre de lycéens en améliorant la qualité alimentaire des produits dans nos cantines, malgré des chiffres déjà très élevés ;
    • atteindre 75 % d’alimentation locale et bio dans les cantines, soit un objectif plus ambitieux que celui de la loi Egalim.

    On pourrait penser cela simple, logique. Pourtant, il faut faire face à de nombreux défis et trouver les intérêts communs à toute la communauté éducative :

    • les cuisiniers, devant être formés et bien outillés pour réussir à confectionner des produits frais chaque jour, en grande quantité (200, 500, 800 ou même davantage de repas par midi, selon l’établissement), dans un délai très court ;
    • les lycéens, qui sont d’excellents critiques culinaires ;
    • les secrétaires généraux, imposant des coûts à l’assiette autour de 3 €, encore plus difficile dans les petits établissements, où la négociation des prix est plus complexe ;
    • les chefs d’établissement et enseignants, qui ont des contraintes d’emploi du temps pour leurs classes ;
    • les familles, qui souhaitent un tarif accessible et engageant — aujourd’hui, le prix du ticket repas est de 3,92 € par jour en forfait 5 jours ;
    • les producteurs de la région, qui ne sont pas à l’aise avec la commande publique, avec les effets de seuil de marché public qui sont atteints très vite (contrairement aux écoles et collèges, par exemple), et qui font face aux industriels de l’agroalimentaire, lesquels ne veulent pas perdre ces marchés juteux : dans nos lycées, cela représente 25 M€ de commandes publiques alimentaires par an !

    Mais cette avancée, on la doit aux agriculteurs pour une meilleure rémunération, aux lycéens et enseignants pour leur santé et leur qualité de travail dans les lycées, et aux cuisiniers agents de la région, qui veulent travailler de bons produits !

    C’est pourquoi, depuis 18 mois, nous avons expérimenté, dans 21 lycées, une centrale d’achats interne à la région, avec des agents spécialisés en droit des marchés publics pour accompagner les producteurs et les cuisiniers, avec des lots de produits locaux à prix négociés, des aides aux producteurs pour leurs investissements dans le temps, et des subventions aux lycées pour améliorer les conditions de travail des cuisiniers.

    Résultats : +12 % de produits locaux et bio dans la zone expérimentale, alors que l’on notait -6 % hors zone (à cause de l’inflation).

    La conférence de presse était l’occasion d’annoncer la généralisation de cette centrale d’achats dans les 118 unités de restauration des lycées, d’ici 2027 :

    • meilleure rémunération des producteurs, avec accès à la commande publique ;
    • maintien de tarifs attractifs pour les familles ;
    • meilleure qualité des repas et apprentissage des filières locales pour les lycéens ;
    • plaisir des cuisiniers à travailler les produits de nos producteurs !